Secret de Polichinelle

La Case "l'Alternat-vie": Initiation



Qu'est-ce que l'alternat-vie?



COTE PILE

En bref, l'alternat-vie est un "état" où on se détache de tout ce qui nous entoure pour plonger au cœur de son imagination, quand la réalité ne vous satisfait pas.



Ce néologisme est formé de 2 mots : "alternative" et "vie" .
C'est autant une alternative à la vie, qu'une vie alternative.

Pourquoi arriver à cet état?



La 1ère chose est que plus on a une vie réelle de merde, plus il est facile d'arriver à faire "partir" votre cerveau en mode "alternative".
C'est un état qui permet plus généralement de supporter la douleur psychologique.

Quel est le procédé technique?




L'alternat-vie est un état particulier où on débranche volontairement 33%  des neurones de son cerveau de la réalité pour les brancher à notre imagination.



A la fin, on peut rebrancher tous ses neurones dans la réalité, ou en laisser quelques uns (entre  3 à 9%) encore branchés à notre imagination pour y arriver plus vite la fois prochaine.

Comment y arriver?

 2 choses: il faut du vide ou de l'obscurité.



Par exemple, on écoute une conversation ennuyeuse.
Donc, on s'éloigne psychologiquement en ayant un regard vide.
Le vide fait figure de pages blanches sur lesquelles on peut écrire ce qu'il nous plaît.

Combien y a-t-il d'alternative?

Il existe une multitude, des myriades, une infinité d'alternatives.

Ces alternatives peuvent avoir des lieux et des époques variées.

LES ALTERNATIVES TEMPORELLES

Les alternatives du présent:
Il existe des alternatives où on s'appuie sur un présent nullissime où on améliore en live la situation présente.
Ex: grande ennuie au bureau

Les alternatives du passé:
Dans ce cas,on se débranche du présent et on remonte le temps pour changer en pensée, un événement douloureux du passé.

Les alternatives du futur:
Dans ce cas, on sent que votre avenir est désespéré. Par avance, on imagine un avenir meilleur.

LES ALTERNATIVES SPATIALES:

Il ne s'agit pas de l'espace. On n'est pas dans Stars Wars !

Cela veut dire que les lieux d'alternative sont variés.
Ex: chez soi, dans le bus, le métro, ... 
On peut se branchez à Londres, New Dehli, Tokyo, à Sydney, Los Angeles, ...
Les lieux peuvent être totalement imaginaires.

Les alternatives peuvent impliquer qui on veut.
Les personnes peuvent déjà exister ou être imaginées de toutes pièces


LES ALTERNATIVES AVEC DES PERSONNES QUI EXISTENT

Les personnes qui existent peuvent être de notre famille, des amis, des profs, des collègues, ... et VOUS -MÊME.
On a le droit d'être l'acteur, le script et le réalisateur de notre alternat-vie.

LES ALTERNATIVES AVEC DES PERSONNES QUI N'EXISTENT PAS

Dans ce cas, on crée une ou plusieurs personnes de toute pièce.
Ex: une meilleure amie parfaite (une sorte de sœur choisie), un petit ami idéal, ...

LES ALTERNATIVES AVEC DES PERSONNES FICTIVES

Dans ce cas, il s'agit de mettre en scène de personnages de cinéma.
En soi, l'acteur existe, mais le personnage n'est pas réel.
C'est une situation intermédiaire. 

Il existe tout un tas de possibilités à explorer.
Vous pouvez mélanger les caractéristiques des alternat-vies.
Vous pouvez vous brancher dans les Los Angeles des années 1950s, aller dans une fiesta avec Marilyn Monroe, par exemple.


Les règles fondamentales de l'alternat-vie:


L'ACCES:
Interdit de s'alcooliser ou de se droguer à quoi que ce soit pour accéder à l'alternat-vie.



Pour développer l'imagination, on doit se cultiver par tous les supports possible (au lieu de s'empiffrer de bouffe). 

LES AUTRES:

Personne ne doit savoir que l'on se "débranche", quand on est avec d'autres personnes. Ils doivent croire qu'on les écoute.

LES NEURONES:


Attention au nombre de neurones à brancher en alternat-vie, selon la situation réelle:
Quand on est avec d'autres personnes: jusqu'à 33%. Cela permet de "revenir" plus vite, si quelqu'un nous parle.
Quand on est seule: environ 66%.
Si est vraiment seule, dans un endroit à toi où on ne te dérangera pas: tu peux aller jusqu'à 90%.

Précaution:
L'alternat-vie est une douceur, mais devient très vite une drogue, quand notre vie craint à mort.
Plus on se débranche, plus on y prend goût à cet univers construit par sa seule volonté, où on est le maître du jeu.
C'est un exercice divin, dans tous les sens du terme, les Sims grandeur nature.

Attention, si on reste trop longtemps branchés dans l'alternat-vie, les retours dans une vie de merde sont plus difficiles à tolérer !

 * * * * * *

COTE FACE



Dans ce parc pourri, des jeunes s'étaient regroupés. La pluie claquait sur la toile imperméable de leurs parapluies.
L'air était humide et leurs vêtements mouillés leur collaient à la peau.
C'était pour parler de tout et de rien. Surtout de rien. Ils s'ennuyaient tous, mais pour combler l'ennui, le bout en train de service disait quelque chose.

- Est-ce que tu m'écoutes? dit l'ami inquiet. A quoi penses-tu?

A rien. Elle ne pensait à rien, sauf au jour où la douleur s'arrêterait.
Mais en attendant, elle rêvait qu'elle n'avait plus mal.

- Oui, je t'écoutes, mentit-elle. Ne t'inquiètes pas. Continuez votre histoire.

Il pouvait continuer son histoire qui ne l'intéressait pas le moins du monde. Mais, elle lui faisait un sourire. De ceux qui n'ont rien de naturel, mais qui cachent la déprime, le vide, l'envie de rien.

Et tout à coup, la voix de l'ami devint plus distante. Comme celle que l'on entend quand on a la tête plongée sous l'eau. Les sons n'étaient plus que des bulles d'air.
Elle allait partir, elle partait, elle était partie vers une alternative à la platitude d'une conversation redondante, sous cette pluie.

Et le parc n'était plus pourri. La pluie cessa. L'air devint sec. Des arbres poussèrent sous ses yeux ouvrant leurs belles feuilles.
Et des fleurs s'épanouirent jetant leurs parfums voluptueux à qui se laissait bercer par ses sens. Les parapluies se transformèrent en magnifiques ombrelles en dentelle d'un blanc immaculé.
Ses amis étaient plus beaux, plus heureux, plus amusants.
Un goût de fraise avaient remplacé celui de la clope sur sa langue.
Elle se sentait plus légère. Le bien-être et la vitalité envahissaient ses membres. Ses amis affichaient un sourire radieux.
Ce short en jean retroussé repéré aux Galerie Lafayette lui allait si bien.
Le bout en train de service amélioré lui proposa de contempler les nuages. Elle s'allongea sur une serviette de bain aux couleurs de Tahiti profitant de l'herbe moelleuse qui lui massait le dos.
Elle imagina tout un univers dans les nuages et le bout en train de service en profitait pour chatouiller ses hanches fines.


Elle rejeta la tête en arrière les yeux clos et soudain son corps se raidit et se redressa.
Une goutte d'eau venait de lui mouiller le front. Elle l'essuya mais d'autres vinrent prendre la place de la première.
Non, elle ne voulait pas que l'alternative s'arrête !

Mais, trop tard. L'ombrelle était redevenue une parapluie. Et le ciel? Tout gris! Et les fleurs? Fanées et explosées laissant des éclats colorés sur le béton. Les belles feuilles? Elles étaient toutes tombées comme si l'automne reprenait subitement ses droits. Les passants les piétinaient et elles se collaient sous leurs semelles, qui les déchiraient, jusqu'à ce que le passant soit avaler par la bouche du métro.
L'alternative disparaissaient comme une toile, un chef d'œuvre arraché de son cadre et jeté dans l'eau.

Elle reprit totalement ses esprits. Enfin presque.

- Je t'adore. Tu vois, toi, au moins tu sais écouter les gens, apprécia l'ami qui ne se doutait de rien.

Ce dernier était redevenu le bout en train banal. Sans relief.
La conversation toujours aussi plate. Le goût de la fraise s'estompait pour mieux laisser éclater celui de la clope sur sa langue. Même pas possible de s'en griller une avec cette pluie qui éteint toute flamme.

- Bon, et bien. Avec ce temps, on a plu qu'à se faire un ciné, proposa-t-elle.

- Très bonne idée, approuvèrent-ils en chœur.  Allons-y.

Et ils sortirent tous du parc miteux, sur le béton irrégulier où apparaissaient des trous boueux. Ils dépassèrent une caravane de poussettes recouvertes comme des chrysalides. Et, elle ouvrit le portail à la peinture écaillé qui poussa un grincement strident.


Et comme ils marchaient, elle pouvait penser à la prochaine alternative qu'elle pourrait imaginer dans la salle obscure du ciné.


THE END.




10/06/2012
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